Toutes les nouvelles molécules ne débouchent pas sur un médicament, mais l'industrie pharmaceutique ne baisse pas les bras

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Fin octobre, le gouvernement fédéral a donné le coup d'envoi à son ambition de préserver la position forte de notre pays dans l'industrie biopharmaceutique dans le futur. La crise du COVID nous a permis de comprendre l'importance stratégique de ce secteur. Avec les industries alimentaires et chimiques, le secteur pharmaceutique est un véritable pilier de l'industrie de transformation dans notre pays. Il représente plus de 40 000 emplois directs et 130 000 emplois si l'on inclut les activités dérivées.

Grâce aux percées de la médecine, d'énormes progrès ont été réalisés ces dernières décennies pour non seulement vivre plus longtemps, mais aussi vivre mieux. Des médicaments plus performants et innovants ont joué un rôle important à cet égard. Mais malheureusement, le travail n'est pas encore terminé. Notamment, malgré des traitements bien meilleurs et des taux de survie accrus, le cancer reste la deuxième cause de décès après les maladies cardiovasculaires. Une grande partie de l'effort de recherche se concentre donc sur ce domaine. Nombreuses de ces thérapies de plus en plus ciblées rendent les traitements contre le cancer plus coûteux, mais elles améliorent en même temps les chances de survie.

Mais trop de patients souffrent encore de maladies rares et moins connues. Il s'agit de maladies qui touchent moins d'une personne sur 2 000. On estime qu'il existe pas moins de 7 000 maladies dans le monde, qui touchent 30 millions de personnes au sein de l’Union européenne. Ces maladies rares ont souvent une origine génétique et touchent les enfants dans 75% des cas. Sans soins médicaux précoces, 1 patient sur 3 mourra avant l'âge de 5 ans.

Dans le film "Red Sandra", qui est sorti récemment dans les salles de cinéma, le spectateur est submergé par le chagrin et l'impuissance des parents. Un parent qui perd un enfant vit, selon moi, la pire épreuve qui puisse arriver à quelqu'un. Mais l'image d'un secteur pharmaceutique au cœur dur qui n'est pas affecté par cette situation n'est pas correcte. Les employés de notre secteur sont aussi souvent des pères et des mères. Leur motivation est précisément de chercher des solutions et de développer de nouveaux traitements pour les patients. Nous ne pouvons pas simplement minimiser les efforts de ces personnes et réduire les entreprises à de simples machines à profits.

Particulièrement pour les médicaments orphelins, ainsi désignés pour les maladies rares, dont la recherche de traitements est encore plus difficile. Les petits groupes de patients, par exemple, constituent un véritable défi pour les essais cliniques, qui, pour être suffisamment fiables, doivent être menés à une échelle suffisamment grande. Comme le médicament ne peut être utilisé que pour un petit nombre de patients, les ventes du médicament ne couvriront pas les coûts de son développement. Ce sont quelques des raisons pour lesquelles ces traitements sont si chers.

Grâce à l'amélioration du cadre réglementaire européen pour les médicaments orphelins et aux progrès scientifiques, le nombre de médicaments orphelins enregistrés en Europe est passé de seulement 8 en 2000 à plus de 190 en 2021. Nous constatons également une forte augmentation du nombre d'études cliniques pour les maladies rares. C'est encourageant.

Mais toutes les nouvelles molécules ne deviennent pas des médicaments. Seul un nouveau traitement prometteur sur dix passe avec succès les différentes études cliniques. La sélection en termes d'efficacité, de sécurité et de qualité est stricte, et ce à juste titre. Ensuite, après leur autorisation de mise sur le marché, les médicaments doivent encore être acceptés par les différents États membres pour être remboursés. En Belgique, par exemple, seule la moitié des médicaments orphelins disponibles en Europe sont remboursés. Il est trop souvent fait référence au caractère inabordable des nouveaux médicaments innovants pour le système de santé. Mais c'est incorrect.

Tout d'abord, la part des médicaments dans le budget fédéral total des dépenses de santé remboursées a diminué d'environ deux pourcents au cours des dix dernières années. En outre, en raison du système de remboursement prévu par les accords conclus pour le remboursement temporaire des médicaments innovants, les dépenses nettes pour ces médicaments ont à peu près stagné au cours des cinq dernières années, et ce sans tenir compte de l'inflation. Il s'agit donc d'un véritable déclin.

caroline ven

Il est question de choix au sein de notre système de santé. Sous la devise "le combat continue", les équipes des différentes entreprises, souvent en collaboration avec des chercheurs universitaires, poursuivent la recherche de nouveaux ou meilleurs médicaments afin d'offrir une vie longue et saine au plus grand nombre.

Caroline Ven
CEO pharma.be
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